Dans le noir tous les chats sont gris [PV : Rayla]

Si il y avait bien un point commun avec toutes les religions, c’était bien cette fameuse manie de vouloir tout noter sous prétexte d’emmagasiner un maximum de sagesse. Oui, sagesse, pas connaissances, c’était quasiment du même au même mais ça sonnait plus mystique. De quoi rendre plus lumineuse cette vie déjà bien monotone de ses culs bénis. Carmilla n’appréciait pas trop les lieux sacrés, voir les révulsait comme si ses lieux rimaient avec mauvais présages. Et pourtant, Carmilla ne figurait pas parmi les personnes les plus superstitieuse, juste qu’elle avait hérité on ne sait comment du traumatisme de son défunt mari. L’envie de brûler tout ça pour ne laisser qu’un tas de cendre, mais aussi la crainte de recevoir un quelconque châtiment divin, elle ne savait pas trop comment l’expliquer. Dans tous les cas, la présence dans ses lieux, et plus exactement les archives de ce temple, c’était une occasion en or d’en profiter et le fait qu’elle ne soit pas initié l’obligeait quelques peu à utiliser une voie un peu moins légale pour les feuilleter.

Sa raison ? Trouver le nom des grands vampires de ce monde, du moins ceux encore vivant. Ce n’était pas vraiment le centre d’intérêt des croyants de ce monde, plus tourné vers les esprits ou gardiens, mais comme dit plus haut, il n’y avait que le fait de recopier ou de se faire dicter des informations qui pouvaient réellement stimuler les scribes d’ici entre deux prières. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle irait les «emprunter» pour ne jamais les rendre, tout ce qu’elle voulait c’était des noms. A partir de là, se creuser la mémoire suffirait amplement pour une vampire aussi âgée qu’elle, juste qu’il lui fallait des pistes sur lesquelle suivre. Ceci plus le fait d’avoir potentiellement des informations sur cette soit disant déesse mais vu l’échafaudage des déités devant lequelle elle venait de passer, elle venait de tomber sur l’un des plus vieux problèmes du monde : la barrière des langues.

Son regard se porta sur le bureau du bibliothécaire qui veillait ce soir à une vingtaine de mètres, écroulé sur son bureau. Un novice visiblement. Lui demander ? Trop tard. Pas mort, juste qu’il n’avait pas trop compris ce qui se passait, et délicieux. Ses culs bénis, à force de jeûner, avait toujours eu un goût de «reviens-y» en ayant pris que nécessaire et le fait qu’il se tape une anémie pour les prochains jours risquaient de laisser une suspicion, peu importe la cicatrisation de la blessure. Ou alors il s’abstiendra de dire qu’il a dormi à son poste... La vampire connaissait mal la discipline de cette religion totalement inconnue pour elle.

Même si ses origines faisaient qu’elle était nyctalope, une orbe lumineuse était posé sur une étagère pour une question de confort pendant qu’elle consultait un livre recopié main sur les origines des créatures de la nuit assez récent pour pouvoir y comprendre la langue. Dans ce noir complet, à minuit, il ne risquait pas d’y avoir grand monde dans ce temple, où la seule crainte que Carmilla avait pu juger était de voir sortir les prêtres de leurs cellules dans le but de la prière de minuit. Qui pourrait venir la perturber pendant sa lecture si ce n'était qu'un autre intrus ?

Qu'est ce qui avait amené Rayla à quitté le continent d'Efinea ? Une simple requête d'une personne à assassiner qui avait prit la fuite et qui avait eu l'idée de prendre la mer... Ce qui n’enchantait pas la daemone qui n'avait pas le pied marin et qui était pressée de retrouver la terre ferme.

Pourquoi, elle devait tuer cette personne ? Tout simplement par-ce qu'elle avait commis un crime, en tuant une famille qui ne cherchait qu'à vivre normalement...

Quel était ce continent où Rayla avait accosté ? Elle n'en avait pas la moindre idée et elle avait du mal à retrouver la trace du fugitif et la jeune femme devait être subtile dans ses demandes à ce sujet et les indices la menèrent au temple de Djiose sans vraiment le savoir.

Encore un lieu de culte, ce n'était pas le genre d'endroit où Rayla aimait traîner mais faute de preuve sur la présence de sa cible, elle avait bien du temps à tuer sans jeux de mot, étant-elle même une assassin qui rejoignait plus le mercenariat.