Quête Annexe 92 : A la recherche de Viéras (Avec Rupie, Balthier et Fran) [Terminée]

Susano et Ljohne:

Voler, quelle sensation grisante ! Au-dessus de l'immense forêt qui l'avait vu naître, Ljohne voyait les arbres filer sous elle à une vitesse folle, penchée au-dessus du bastingage à la pointe avant du vaisseau qui fendait les cieux à pleine vitesse. Et quelle sensation d'invincibilité d'être à bord d'un énorme dreadnought volant ! Ses énormes canons pouvaient raser une ville entière, avec assez de munitions, bien sûr, et son blindage était assez épais pour ignorer les déflagrations des armes anti-aériennes classiques. Quelle ivresse, alors que l'aéronef de type Skylord "Cloud Render" les guidait vers le lieu de leur affectation...

Un Dreadnought volant de type Skylord:

La Viéra était tout de même un tantinet sceptique... Cet espèce de mécano à moitié fou arrivait à prévoir l'avenir proche rien qu'avec une poignée de pierres gravées jetées au sol ? Certes, Horus était un combattant respecté pour être parmi les meilleurs des Jägdpanthers mais... ça semblait un peu fou. Enfin, de son expérience, ils étaient tous à moitié fou dans cette Légion des 12. Il ne s'en trouvait pas un seul qui montrait la moindre peur dans les combats. Au contraire, ils semblaient même s'y... amuser ? Comment peut-on trouver du plaisir dans le meurtre, sérieusement ?

"Plaisant, n'est-ce pas ?"

Ljohnes faillit sauter hors de son uniforme. Juste derrière elle, décalée sur la droite, Susano se tenait nonchalamment face au vent. Depuis quand était-elle là ? La Viéra pouvait entendre n'importe qui marcher sur ce pont métallique, mais la kitsune s'était glissée jusqu'à elle sans le moindre bruit.

"A vrais dire, oui... C'est tellement grisant d'être sur un tel mastodonte.
-Hélas, il va falloir le quitter. Nous approchons du but. Ton village n'est plus très loin si les coordonnées son exactes."

Ah oui... Focalisée comme elle était sur son ivresse, elle n'avait pas reconnu l'endroit. Enfin, le pouvait-elle ? Vue du ciel, la forêt de Golmore était très différente par rapport à quand on la voyant du sol. Restait à espérer que les barrières magiques qui la protégeaient les laisseraient passer. L'usage d'un aéronef pour un largage aérien devait être la stratégie pour éviter les barrières au sol, mais encore fallait-il qu'en l'air, le passage soit possible...

Rejoignant la soute, les deux femmes rejoignirent une petite troupe d'autres combattants. Ils étaient de toutes les races du Pacte sans exception... Humains, alfars (ou "elfes" dans un terme plus commun), animorphes de toutes les espèces... Et tout cela sans préjugés ni discrimination aucune. Ce Commandeur Havoc était peut-être l'impitoyable tueur aux tendances tyranniques que lui prêtaient les rumeurs, mais il avait réussi ce que très peu de civilisations avaient réussi : une entente interraciale quasi-parfaite. Chaque uniforme et chaque arme étaient adaptés à leur porteur. Pour les arko-squales -des hommes-requins- des fentes précises étaient pratiquées dans leurs uniformes pour laisser passer leurs ailerons. Les femmes-renard, et les hommes-chats avaient des casques percés avec des protections bombées pour leurs oreilles... Et dans cette unité d'Archers de Fer, chacun des arcs composites mécanisés était adapté à son archer. Plus grand ou plus petit selon les tailles, le réglage des mécanismes adapté à la force et à la longueur des bras.

"Détachement 77 des Archers de fer, voilà le topo." Commença Susano en attrapant une longue corde à une poulie située au-dessus de sa tête. "Sécurisez bien le loquet de votre brassard pour éviter une chute accidentelle. Quand les trappes de la soute vont s'ouvrir, commencez immédiatement votre descente en rappel jusqu'à l'arbre qui est en-dessous de vous. Pas de précipitation pour éviter de vous empaler. Quand vous êtes en position stable, descendez et regroupez-vous au sol. Les viéras locales, s'il y en a à proximité, se montreront sûrement méfiantes. restez diplomates. Mais si vous tombez sur les braconniers qui seront nos cibles, n'émettez aucune sommations. Tirez à vue !
-On ne peux pas essayer de les raisonner ?" Demanda Ljohne, surprise par une approche aussi brutale.
"Eux ne négocieront pas avec ton peuple, Ljohne. Ils ne sont pas là pour ça et n'auront aucun scrupules. Ca pourrait être toi si tu les laisse faire. Alors rends service à toutes leurs éventuelles futures victimes et tire dés que tu les voit."

Pendant que Susano faisait son briefing, l'aéronef avait ralentis jusqu'à s'immobiliser et avait descendu très près de la cime des arbres. Un signal sonore accompagné de lumières d'alertes jaillit dans la soute et chaque combattant sécurisa un mousqueton de sécurité accroché à un brassard à sa corde de descente. Un instant plus tard, les trappes de la soute s'ouvrirent toutes simultanément et chacun se lança dans le vide, régulant sa vitesse de descente grâce à sa corde de descente.

Une fois accroché solidement à un arbre, chacun relâchait la corde qui, tractée par un moteur dans la poulie à laquelle elle était reliée, remontait rapidement dans la soute, activant un signal. Une fois toutes les cordes relâchées et remontées, l'équipage referma les soutes et remonta en altitude, adoptant une trajectoire de patrouille au-dessus de la forêt et prêt, en cas de nécessité, à délivrer un tir d'appui. Pendant ce temps, les Archers de Fer menés par Susano gagnèrent le sol et se déployèrent en position défensive. La forêt semblait leur avoir cédé le passage...

"Aucun signal en vue, chef. On dirait qu'on est seuls, pour l'instant." Annonça Ljohne après un court scan des environs.
"Très bien. Unité, en mouvement. Par groupe de six, distance de vingt mètres entre chaque. Gardez le contact radio et visuel autant que possible et n'oubliez pas de signaler la direction et la distance en cas de présence repérée." Répondit Susano en prenant la tête du premier groupe pour faire mouvement.

Rupie ne s'attendait pas à ce que des braconniers foules leur forêt mais avec la barrière ils devraient être tenue à distance, un petit temps mais ça ne pourrait sans doute pas durée, si ?

La viera sortie du village toute innocente comme la plus part de ses sœurs et elle était encore loin du vaisseau dans le ciel. Rupie avait décidé d'aller chasser pour sa famille sans se douter de quoi ce soit mais en approchant du lieu de l'armée du commandeur Havoc la forêt l'avertit que des étrangers foulaient leur terre dont une viera inconnue qui était originaire d'Eryut mais vu qu'elle était partie, c'était une exilée auprès de ses autres sœurs en étant plus trop la bienvenue.

Des oiseaux s'étaient enfuis en voyant le vaisseau non loin de la jungle comme si ils n'étaient pas rassurer par ce drôle d'appareil. Qui étaient ces gens, des ennemis ou ? Au cas où, Rupie avait une main sur son arc et avancé prudemment vers leurs visiteurs.

― « Fiou! » Debout sur une branche, Balthier assistait au spectacle qui s’offrait à la nature vierge dans le ciel, plus qu’amusé. « Quelle performance! C’est à se demander qui sont les terroristes! » commenta-t-il, en se rebalançant sur ses jambes, avec un petit rire étouffé discret. Il se retourna pour regarder sa partenaire, Fran, qui ne disait absolument rien. « Dur à croire qu’ils sont là pour défendre tes sœurs, hein? La « défense des animaux », c’est ça? Tu crois qu’elles vont aimer ça, se faire appeler des « animaux »? Du genre, « bonjour, vous êtes clairement des sauvages, mais vos oreilles sont mignonnes, on vient vous apporter des carottes, en plus! » Non mais― »

― « La nervosité te donne beaucoup de mots, » taquina Fran. Balthier se tut un moment, pour ensuite la remercier amèrement.

― « Ce n’était pas le plan, » remarqua Balthier. En effet, leur plan était de trouver quelques Vieras et encourager Patrick à partir aussitôt. Maintenant, le braconnier était anxieux. Le plan changeait dramatiquement. Trop.

― « Cela pourrait nous être à notre avantage, » argumenta Fran, en pointant du doigt une très jeune Viera qui s’approchait du lieu de débarquement des « défenseurs ». « Les Vieras n’aiment pas les étrangers. La menace est trop nombreuse. »
― « Tu crois qu’ils sont au courant pour nous? »
― « Depuis longtemps. »
― « Hum. » Balthier tourna la tête vers Patrick, qui se mordait le pouce droit, car sa main gauche tenait fermement une laisse au bout de laquelle se trouvait une autre jeune Viera, que Patrick avait déjà capturé avant leur arrivée. Le chasseur avait comme plan d’utiliser une des Vieras pour qu’elle leur montre le village, car Fran avait refusé de le faire sous prétexte qu’en tant qu’exilée, elle n’avait plus accès à son ancienne maison, et naturellement, le braconnier avait déjà un plan A. À eux trois seulement, ils n’avaient aucune chance contre une armée. Après tout, le but n’était pas de mettre le feu dans la jungle. Le moins qu’ils étaient, le plus de chance qu’ils avaient de capturer des Vieras. La jungle n’était pas un poulailler, tout de même, ce n’était pas une chasse industrielle, c’était une poursuite camouflée.

― « Ça risque d’attirer des Vieras en dehors de leur village, tout ça, » affirma Balthier à voix haute, afin que Patrick puisse l’entendre. Le chasseur leva la tête vers lui, mais ne lui adressa pas la parole. Visiblement, il était trop fâché par la situation pour lui faire la conversation.

― « Fran. J’ai un plan, » rajouta-t-il plus bas, attirant l’attention de sa partenaire, et après quelques mots échangés, la Viera partie seule. « Elle connaît mieux les bois que nous, elle va aller faire du repérage pour nous. Si elle trouve des Vieras en solitaire, elle les captura! » rassura-t-il le braconnier, avant qu’il ne proteste le départ de la Viera. Déjà qu’il était difficile de lui faire comprendre que Fran n’était pas à vendre…

Il ne restait plus qu’à espérer que son intuition ne se trompait pas aujourd’hui!

La petite troupe avançait depuis moins de dix minutes quand d'un seul coup une voix s'éleva dans tous les communicateurs :

"Contact à 4 heures, app' 200 mètres."

Hé oui. Les Archers de Fer devaient avoir une vue de pilote de chasse pour manieur leurs arcs dont la portée effective théorique (650 mètres en tirant avec un angle de 45°) exigeait une excellente vue. Peut-être même au-dessus de la normale. Et mieux encore, certains des archers étaient des Miatas, des hommes-chats, dont les sélectionnés avaient une acuité visuelle ahurissante. L'un d'eux avait aperçu la viera solitaire en approche, l'arc à la main et signalé sa présence. Et comme un seul homme, toute la troupe se mit à couvert, cachés derrière des arbres, dans les broussailles ou la végétation haute ou à plat-ventre dans les hautes herbes.

"Chef !" Interpella Ljohne dans son communicateur. "C'est une-...
-Je sais." Coupa Susano. "Du calme, tous le monde. Laissez-moi établir le contact."

Et sans hésitation, Susano se redressa et avança lentement vers la viéra solitaire qui, de toute évidence, était à leur recherche. Levant les mains pour montrer qu'elle n'avait pas d'armes, elle lui adressa la parole. Trop loin pour être entendue en temps normale, mais grâce à sa science de la Spectromancie, elle projeta sa voix pour se faire entendre par la viéra sans avoir à crier, conservant un ton calme et apaisant.

"N'ayez pas peur, nous ne sommes pas là en ennemis." Commença-t-elle. "Mon nom est Susano et avec mes amis, nous avons été envoyés pour vous aider. Je m'explique : un homme sans scrupules recherche des femmes de votre race pour les capturer. Elles ne sont que marchandises pour lui, c'est une pratique aussi courante que méprisable dans les civilisations extérieures à cette forêt. Mon commandeur combat cette pratique avec tous les efforts possibles, d'ou notre présence ici."

Elle s'immobilisa à découvert, toujours les bras levés et bien en vue. Se faire tolérer par les viéras dans cette forêt qui était leur foyer, surtout avec un débarquement aussi musclé, allait demander beaucoup de diplomatie, mais c'était justement une des forces de Susano.

"Je ne vous demande pas de me croire sur parole. Ca paraît fou, j'en suis consciente. Mais interrogez la forêt. Elle vous dira que nous ne sommes pas les seuls intrus ici, j'en ai l'intime conviction. Elle vous aura sans doute avertie également que nous comptons une exilée dans nos rangs. Je ne vous le cache pas, par gage de sincérité. Mais exilée ou pas, elle se soucie toujours de son village et nous a guidé ici seulement pour que nous soyons sûrs de savoir ou nous déployer."

Un détail vint soudainement à son esprit. Comment justifier qu'ils savaient tout à l'avance ? Ils pouvaient tout aussi bien faire office de diversion, surtout vu leur arrivée remarquable... Susano fit d'ailleurs signe à ses hommes de se montrer et de la rejoindre. Immédiatement, ils sortirent de leur cachette et avancèrent lentement pour rejoindre leur chef, arc bas et sans flèche en main ou encochée pour montrer une absence totale d'hostilité. Ils devaient simplement prouver que ce n'était pas de cette viéra ou de ses soeurs qu'ils se cachaient.

"Oh, avant que vous ne posiez la question, nous sommes au courant grâce à un augure auquel nous nous référons régulièrement. Il n'a pas été en mesure de nous dire qui, ni leur nombre, mais seulement que nous pouvions les intercepter avant qu'ils n'atteignent votre village. Dites-moi de quelle preuve vous ou votre ancienne a besoin et nous vous la fournirons. Vous avez la parole d'honneur d'une Kitsune Vénérable."

La viera était sur ses gardes en savant qu'elle était observait et que l'un des hommes du vaisseau était en approche. Rupie leva son arc en sa direction prête à décocher une flèche si jamais la personne s’avère hostile mais voyant les mains en l'air, elle abaissa son arme mais garda tout de même ses distances en attendant que cette renarde parle.

Apparemment ce groupe, était là en allié mais comment les croire en pouvant les attaquer en traître ? Susano, la kitsune qui s'était présentée, montrait sa bonne foie toujours les mains levées et s'approchant un peu plus pour être distinguée par la viera méfiante.

« Qui me dit que vous n'êtes pas là pour glaner des informations sur notre village et nous trahir ensuite ? »

Malgré ses suspicions, Rupie interrogea la forêt qui semblait lui informait que ce groupe n'étaient pas leurs véritables ennemis qui se cachaient un peu plus loin prêts à capturer ses congénères. Quelques minutes de concertation avec la nature, la viera regarda Susano et lui répondit.

« La forêt semble être de votre côté et ne pas vous voir comme une menace, donc je vous laisse le bénéfice du doute donc tes camarades peuvent sortirent de leurs cachettes car je sais très bien qu'ils nous écoutent actuellement. »

Sans attendre de réponse, les hommes d'Havoc vinrent, un part un et ils étaient nombreux en effet ce qui fit un mouvement de recule par la viera qui n'était pas habituée à voir autant de personne d'un coup dans une jungle sensée être isolée de tout. Puis savoir qu'une personne était capable de prédire ce qui allait arriver, était un pouvoir incroyable et le genre d'un oracle, donc ils avaient ce genre de personne chez eux ?

― « Eh merde… » Balthier examinait la scène au loin, tandis que Patrick s’inquiétait. « T’es mieux de prendre la fuite, mon vieux. Ils sont nombreux. »

― « Je veux mes vieras! » répliqua sèchement le chasseur, son anxiété complètement transparente sur son visage. « Il me les faut! J’en ai besoin de plus! »

― « Fran est partie te les chercher, alors dégage, avant qu’ils te choppent. Elle viendra te voir au point de rendez-vous. Je vais aller les distraire pendant que tu vas en sécurité. S’ils te choppent avant, t’auras zéro viera. »

Mécontent, le braconnier prit la fuite avec son butin actuel, furieux de devoir faire confiance en des mercenaires, surtout de mauvaise réputation. Il pouvait bouder autant qu’il le voulait, Balthier n’allait pas le laisser gâcher son plan. Il allait retrouver ces vieras, coûte que coûte, et ce, peu importe si la SPCA se mettait dans son chemin ou pas.

― « Ah… Mais c’est une viera que je vois là… » réfléchit-il tout haut, en apercevant une viera habillée à la façon des humains. Fascinant. C’était vrai qu’il avait rencontré quelques Vieras dans ses voyages qui cherchaient à devenir le plus comme les humains possible, mais à ce point? Même Fran portait toujours les mêmes habits de son village. Et tous ces archers… Ils n’avaient pas de fusils? Ça ferait trop peur aux Vieras? Hon, quelle compassion! Dommage, leur arrivée n’était pas aussi pleine de compassion!

Sa Betelgeuse sur son épaule, le pirate des cieux s’approcha de la petite armée, avec un gros sourire moqueur, comme pour bien attiser les foudres. Il avait 100% l’intention d’attirer toutes les attentions sur lui, et lui seul. Un one-man-show! Et avec d’aussi jolies demoiselles, ça ne devrait pas être trop difficile!

Le capitaine s’arrêta devant la jeune viera et la kitsune, conscient qu’il avait tous les arcs des gros matous braqués sur lui. Il afficha un air désintéressé, regardant de gauche à droite, puis derrière lui. « Hum. Eh bien. Ça manque de vieras, dis donc! » commenta-t-il à haute voix, en dévisageant certains des archers. « Dis, ma jolie, c’est pas un peu dangereux de se promener toute seule? Les Malboros auraient pu te dévorer, tu sais! » lança-t-il à la chasseresse, qui était clairement originaire du village d’Eruyt. « D’habitude, les Vieras de ton village se tiennent toujours en groupe… Où sont tes amies? J’aimerais bien les rencontrer, si ça ne te dérange pas trop! » nargua-t-il, ignorant complètement et intentionnellement l’armée de pseudo-végétariens. Il savait très bien qu’ils n’allaient pas tirer sur lui, vu comment il avait débarqué ici. Oh non… Ils allaient lui faire un petit interrogatoire, lui faire des gros yeux méchants, lui dire que ce qu’il faisait était mal, et peut-être même le capturer comme « appât ». Dommage pour eux, il n’était pas très bon pour attirer les Vieras!

Fran regarda par-dessus son épaule. Personne. Bien. Elle n’avait conduit personne ici.

Fran avait peut-être quitté le village il y avait si longtemps de cela déjà, mais elle n’était pas une traître. Elle n’allait pas conduire des humains chez elle. La Forêt ne l’accepterait jamais.

Le passage caché s’ouvrit à elle, lui permettant, pour la première fois en si longtemps, de rentrer chez elle. Elle baissa la tête tandis qu’elle marchait jusqu’à l’entrée du village. Elle considérait encore son village d’enfance comme une « maison »… Et pourtant, elle savait très bien qu’elle n’était pas la bienvenue.

― « Pourquoi es-tu ici? Tes oreilles n’entendent-elles pas Sa colère? »

― « Sa voix m’est peut-être éteinte, mais Ses enfants souffrent. Je demande ton aide. »

― « Ses enfants n’ont pas besoin de l’aide des hommes qui se cachent sous du métal froid. C’est la trahison qui nous a blessées. »

― « Nos sœurs nécessitent mon aide. »

― « Pas la tienne. Tu n’es plus viera. Tu es aussi rude que ces monstres de métal. »

― « Nos sœurs méritent d’être sauvées. »

― « Nos sœurs méritent le respect. Tu as abandonné les Bois. Tu as enfreint les lois. »

― « Doivent-elles, elles aussi, enfreindre les lois, pour les crimes des Hommes? »

La cheffe du village, Jote, dévisagea longuement sa jeune sœur. Les oreilles de Fran s’agitèrent, mais elle ne comprenait pas assez bien.

― « La Forêt veut revoir Ses enfants. »

― « Merci. »

― « Ce jeu est dangereux. Les Humains ne sont pas dignes de confiance. Tu as vu leur monde. Comment notre Monde Vert est meilleur? »

― « Les Humains sont des plantes. Ils sont par milliers. Je m’associe avec les fleurs. »

― « Les fleurs peuvent aussi être empoisonnées. »

― « Il suffit de les connaître. »

Fran soupira. Quelle chance… Les Bois étaient de son côté. Les Bois comprenaient son plan.

Elle ressortit du village accompagnée de quelques guerrières, armées d’arc, prêtes à se diriger vers le point de rendez-vous. Ses oreilles s’agitèrent. Balthier… Saura-t-il déjouer les probabilités, une fois encore?

― « Pourquoi faire confiance en un humain? » demanda l’une de ses consœurs.

― « Son cœur est bon. »

― « Mais c’est un humain! Assoiffé de pouvoir! Cruel! »

― « Je le connais. Il est différent. »

L'arrivée de cet individu peu discret avait évidemment attiré l'attention, mais les Archers de Fer avaient reçu des consignes strictes : tirer à vue. Ce n'est que le signe de retenir leurs tirs adressé par Susano qui les freina de libérer leurs flèches. Seule Ljohne, très hésitante, n'avait pas levé son arme et cette hésitation lui valut de nombreux regards réprobateurs, notamment de Susano elle-même, par-dessus son épaule. Dans une situation autre, ou c'est le premier qui tire qui survit, elle serait déjà morte. Comment pouvait-elle espérer survivre longtemps dans l'armée ? ... Laissant cela de côté pour l'instant, la Kitsune Vénérable tourna toute son attention vers cet ahuri qui semblait tellement la rechercher, tout en feignant dédaigneusement de ne pas les remarquer, comme s'ils n'existaient pas dans son petit monde. Provocateur... et c'était voulu. Susano avait suffisamment combattu pour ne pas être ignorante de la technique de l'appât... Certes elle ne pouvait pas en être sûre, mais la coïncidence aurait été trop légère. Beaucoup trop. D'autant que...

"Quelqu'un cherche des vieras, on dirait..." Dit-elle en s'adressant à celle qu'ils venaient de rencontrer, feignant à son tour de ne pas prendre en compte la présence de l'humain. "... Et non seulement ça, mais ça vous parle comme à une gamine de quatre ans. Je suppose que je le ferais aussi si je considérait les vôtres comme des animaux et non des personnes."

Sans autre forme d'interrogatoire, elle fit signe aux hommes derrière elle, qui se rapprochèrent en tenant tous l'homme en joue, prêts à décocher. Certains en mouraient manifestement d'envie, même. Mais sans l'ordre de tirer, ils feraient preuve d'assez de retenue. En théorie...

"Groupe Seko, vous me tenez ce comique au calme..." Ordonna-t-elle vers ses troupes. "Groupes Taka et Uto, on va avancer. Il faudrait être un imbécile pour s'aventurer dans ces bois seul. Et celui-là n'en est pas un..." Continua-t-elle avec un sourire narquois et de mauvais augure envers cet énergumène, sûre de son affirmation qu'il n'était pas seul. "... juste un provocateur. Ou une distraction, un des deux."

Pour avoir combattu avant même l'époque de la Grande Alliance contre les troupes de Brinaka à l'époque, Susano avait accumulé assez d'expérience par elle-même pour s'attendre à des tromperies. D'autant que, même avec les lois anti-discriminatoires de Havoc, elle restait très méfiante envers les humains. Et celui-la partait vraiment très mal s'il espérait lui faire l'effet de quelqu'un qu'on peux croire sur parole... Il parlait trop comme un de ces esclavagistes...

Le nouvel individu qui s'avança vers eux, avait eu pour réflexe de faire lever l'arc de la jeune viera contrairement à son ex sœur qu'elle fusilla du regard en ayant trahit leur forêt pour être parti mais aussi pour ne pas avoir l'instinct protecteur envers ses sœurs.

« Tu n'es pas digne d'être notre sœur en ayant de la lâcheté et ayant hésité à tirer sur cet homme ! »

Répondit sèchement Rupie avant de voir ce que voulait cet humain sans descendre son arme en l'ayant bien en joue si jamais il s'avérait un ennemi ou hostile envers elle. Déjà, lui parlait comme à une gamine, ne lui plaisait pas trop et elle s'empressa de lui répondre.

« Nous vivons en groupe certes mais on n'a pas besoin d'une escorte pour allait chasser dans notre propre forêt, c'est vous l'étranger, pas nous. ! »

La viera manquait d'expérience mais elle savait que Balthier était là comme un appât et rien d'autre pour qu'on capture ses sœurs ou qu'on trouve le village où elles vivaient.

Balthier eut un petit rire face à la réaction de la kitsune, qui voyait à travers son jeu. Malheureusement, elle ne voyait pas à travers son plan, et avec tout ce beau monde, elle gâchait sa mission, et à voir la façon qu'elle parlait de lui, elle n'allait rien comprendre. C'était ça qui arrivait quand on comptait sur la quantité plutôt que la qualité, parfois, des missions en solo, ça forge un caractère! Leur Viera en avait de toute évidence grandement besoin...!

― « Tiens, tu me laisses tout seul avec une bande de chatons? Je sais bien que les canidés n'aiment pas les félins, mais de là à les abandonner à un chasseur de fourrure... Dis-moi pas que tu cherches à chasser le lapin toute seule, la renarde? »

Bon, c'était risqué, mais il savait que Fran viendrait le sauver. Elle le faisait toujours. Cependant, il était beaucoup plus intéressé par les deux Vieras, et pas pour les raisons auxquelles la kitsune croyaient d'évidence.

― « Ne parle pas comme ça à ta consœur Viera. Aucune Viera n'abandonne la Forêt de gaieté de cœur. Ma partenaire n'a pas laissé derrière ses sœurs par lâcheté. Il faut savoir écouter son cœur si on ne veut pas vivre dans le regret! Dis-moi, ma jolie Viera! » interpella-t-il la Viera habillée comme une humaine. « Pourquoi tu ne veux pas me tuer? Tu t'es dit que ça serait dommage de me tuer alors qu'on pourrait sauvagement me torturer pour que je déballe le plan de Patrick? Tu sais, si c'est toi qui m'interroge, je te dirais même où est son QG! » bluffa-t-il. Techniquement. Il pourrait lui donner une piste, c'est juste qu'il ne savait pas pour le moment où le « chat-sseur » avait établi sa base. Ou même s'il en avait un.

Il regarda par-dessus sa tête pour jeter un coup d'œil vers la kitsune, qui devait certainement rager. C'était tout un pari, non? Une si grande chance à prendre...

Les oreilles des Vieras s'affolèrent, alors qu'elles approchaient de leur destination. Des étrangers s'approchaient d'elles. Et naturellement, aucune d'entre elles ne faisaient confiance aux étrangers. Peu importe leur race.

― « La Forêt ne nous apporte pas fortune, » remarqua à voix basse l'une des guerrières.
― « Elle ne veut pas nous laisser partir. Elle sent le danger qui s'annonce à nous. »
― « Ces chats sont étrangers à ces Bois. Ils débordent de leur territoire, » grogna Fran, avec un sentiment partagé de rejet et d'accueil. Ceci n'était plus sa Forêt. Elle avait quitté ce territoire. Mais elle allait protéger ses sœurs des intrus.
― « La Forêt a accepté ces félins, » corrigea une des guerrières, à la grande surprise de Fran.
― « Et Balthier? »

Les guerrières ne répondirent pas, mais la pirate devina la réponse aisément, face aux expressions de dégoût de ses sœurs. La Forêt tolérait l'étranger, car il était avec elle. Mais il n'était pas la bienvenue. Tout comme elle. Elle était une enfant, mais elle avait fugué. Elle devait accepter la punition.

― « Il se peut que nous devons improviser. »
― « Quelles paroles devons nous adopter à ces mâles? »
― « Le silence. »

Et dans un consensus parfait non-dit, les Vieras s'arrêtèrent pour faire face aux Miatas, qui s'approchèrent d'elles, avec un froid aussi dur que le métal de leur construction volante qui disgraciait les Bois. Ils avaient peut-être gagné la confiance naïve de la jeune Rupie, qui n'était qu'une enfant aux yeux des Vieras, mais les femmes matures avaient toujours vécu avec le danger.

Ljohne fut frappée de plein fouet par les reproches de sa consoeur. Et ne put que se taire devant les paroles de l'humain. Non pas qu'elle ait peur de répondre, mais le regard glacial de la kitsune lui paralysa les cordes vocales. A cet instant, elle voulait disparaître cent pieds sous terre... Cette situation la rendait franchement inconfortable et elle regarda avec anxiété Susano commencer à tourner autour du rigolo comme un vautour.

"Tu apprendra pour ta gouverne que la torture n'est pas une pratique légale chez nous, humain. Personnellement je la méprise pour sa barbarie et son inefficacité. Au bout d'un moment, la victime lâche n'importe quoi pour que ça s’arrête... Une seule personne est habilitée à la pratiquer malgré tout et je te souhaite de ne jamais avoir à la rencontrer. Elle a réussi à faire parler des hommes ayant la bouche cousue... Mais ce qui te pends au nez, c'est d'être considéré comme complice des esclavagistes et au mieux, abattu sans plus de cérémonies et au pire, livré à Célestine, celle dont je te parlais tout à l'heure. Pour voir ensuite tout ce qui te tiens à coeur être détruit. Mon chef, Havoc, est du genre à briser ceux qu'il hait avant de les tuer. Et les esclavagistes arrivent en tête de liste. Alors si tu veux te donner une chance, coopère et sans crâner. Des vies sont en jeu et je ne tolérerais pas qu'un petit comique qui se croit plus malin que les autres ne nous tourne en bourrique pendant que des innocentes se fassent capturer et réduire leur vie à néant."

Son regard s'était fait plus glacial qu'un iceberg. Susano avait la réputation d'être des plus aimables, mais en mission, elle était encore plus acérée que la tête de sa lance. Elle était prête à mettre chacune de ses menaces à l'épreuve pour la seule et bonne raison qu'une vie humaine valait moins à ses yeux qu'une dizaine de vies de viéras. De plus, elle avait vu de près les horreurs de l'esclavagisme à plusieurs reprises et manqué de peu, des siècles auparavant, de les subir elle-même. Même si cette mission échouait, des têtes allaient tomber, à commencer par celles de ceux qui avaient été capturés. Cette certitude se lisait dans le regard de chaque combattant présent.

"Chef ! Ici l'unité Taka." Résonna une voix dans son communicateur. "Plusieurs viéras en approche de notre position. Vos ordres ?
-Stand by, soldat." Répondit-elle à son appareil. "Donnez-moi un instant, j'arrive."

Elle se tourna vers Rupie en ouvrant un portail qui menait près de l'équipe en question.

"Je vais rejoindre mes hommes qui sont partis plus avant et prévenir vos soeurs du danger. Vous pouvez me suivre ou rester ici mais je pense qu'elles voudront entendre parler du zigoto et mieux vaut que se soit vous qui leur en parliez. Pour des raisons de confiance..."

Puis, redirigeant son regard vers un Adorian aux larges épaules, elle continua.

"Adirion, tu prends la main ici. Assure-toi que notre "ami" reste sage. S'il fait l'imbécile..." Son regard se fit lourd de menace lorsqu'elle le tourna vers Balthier. "... Tu sais ce que tu a à faire."

La tête de Ljohne rentra entre ses épaules quand le regard de Susano se tourna vers elle. "Quand à toi, ton hésitation de tout à l'heure aurait pu t'être fatale, à toi ou un autre si ce gars avait eu l'intention de faire feu. Tu est un soldat, maintenant, alors arrête de compter les fleurs et de croire que tout va se conclure en happy end sans violence. Apprends à tenir correctement ta foutue arme et à être prête à t'en servir. Si ce n'est pas maintenant, c'est quand Havoc lui-même te formera à la dure."

Concluant ainsi son monologue glacial et teinté de reproche, Susano franchit son portail sans un regard en arrière, laissant glacée sur place une Ljohne paralysée par son discours. Rejoignant les groupes Taka et Uto, Susano s'avança de quelques pas vers le groupe de vièras, lance baissée et gardant une attitude nonchalante.

"Mon nom est Susano." Déclara-t-elle. "Je viens au nom de quelqu'un qui se soucie de votre sort et pour combattre un ennemi commun. Quelqu'un pour qui..." Elle désigna de sa main libre les différends membres des deux groupes ayant aussi des traits physiques d'animaux. "... leur apparence donne à d'autres le droit de vie ou de mort sur eux. Un jugement auquel nous répondons par le châtiment le plus sévère. Or, il s'en trouve dans ces bois. Nous les traquons."

La viera entendit le long discours de la kitsune, pas mal de chose semblait la terrifier, comme le nom de torture, esclavage, des choses qu'elle n'avait jamais connu mais que ses sœurs lui avait parlé dans le monde des hommes très dangereux.

Rupie voulait la sécurité de ses sœurs et qu'elles ne tombent pas sur ce collectionneur de créatures exotiques qui était toujours caché dans la foret en prenant les vieras comme elle comme des animaux de compagnie... Un être abjecte pour résumer.

La jeune viera suivit la renarde dans le portail rejoindre ses sœurs dans un silence de plomb sans parler et elle se sentait plus en sécurité auprès des siennes.

L'une des guerrières Viera tendit la main vers la jeune Rupie, l'invitant à se réfugier dans ses bras, en sécurité, hors des mains de ces étrangers. Le groupe ne regardait à peine la kitsune et ses soldats, très visiblement aucunement intéressé par ses paroles. Fran se croisa les bras, inquiète. Balthier s'en tirait-il? Leur plan était sur le point d'échoué. Elle ne savait pas trop comment elle pouvait improviser une sortie. Elle n'était pas comme cet humain, plein d'excuses et de disgrâce. Elle était de la forêt, ou tout était en harmonie, et les choses qui brisaient ce charme étaient éliminées.

Il n'y avait aucune raison pour elles d'être violentes envers ces hommes, tout comme il n'y en avait pas pour lui répondre. La kitsune leur avait déclaré ses intentions. Elle n'avait pas demandé de permission. Soit. Ils pouvaient traquer la forêt. Ce chasseur d'humanoïdes à la fourrure n'était plus parmi ces arbres. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. Et c'en était pareil pour elles aussi. Elles n'étaient pas intéressées à aider ces étrangers, qui étaient dans leur chemin.

Alors Fran reprit chemin. Trois des Vieras la suivirent, tandis que deux tentèrent de raccompagner Rupie vers le village. Quatre restèrent auprès de la kitsune et ses soldats, toujours aussi silencieuses, au cas où ces soldats allaient leur en demander plus. S'ils les laissaient tranquilles, elles iraient rejoindre Fran.

Balthier soutenu le regard glacial de la kitsune, légèrement souriant, franchement amusé, quasiment excité. Ah, les femmes, quelle joie! Toutes ces menaces! Cette morale! Oh oui, il était entièrement d'accord avec elle, c'était pour cela qu'il voulait qu'elle reste parfaitement immobile ici, et qu'elle ne parte pas à la recherche de Fran. Elle allait gâcher son plan, et, en effet, ç'allait coûter des vies. Parfois, dans la vie, la jolie, il faut réfléchir avant de parler, et c'était bien pour cela que le pirate ne disait rien.

Mais il perdit son sourire lorsqu'il les entendit parler des Vieras.

― « Merde... » jura-t-il tout bas, en détournant la tête. Quelle perte de temps. Jamais il n'allait pouvoir trouver le repère ou peu importe où Patrick entassait sa collection. Les Vieras devaient être un appât, il était supposé le suivre jusque dans son entrepôt, et si ces imbéciles jouaient les gardes-du-corps trop brute pour mâcher de la gomme, il allait perdre son contact avec ce chasseur.

Le pirate ignora le regard menaçant de la jeune femme, beaucoup plus agacé de devoir improviser à la va-vite, mais jeta tout de même un coup d'œil au portail. Il le regarda se refermer derrière la jeune Viera, pensif. Intéressant...

― « ... C'est de la magie ou une technologie, ça? » demanda-t-il tout haut, s'attendant partiellement à un gros « ta gueule » comme réponse. Cela ne l'empêcha pas de continuer sa pensée. « Ça pourrait transporter beaucoup de victimes en dehors d'une cage, ce portail? »

S'ils n'avaient besoin que d'une personne pour infiltrer une base et sortir tout le... « stock » de là, il pourrait envisager de demander leur aide... s'ils étaient capables de penser au-delà de leurs armes.

La froideur des Vieras eut l'effet d'une gifle pour la kitsune, qui était heureusement assez calme pour n'en rien laisser paraître. L'aide du Pacte n'était ni demandée ni même la bienvenue même si elle semblait tout juste tolérée. Ils n'avaient rien à faire ici, point à la ligne.

"Soit." Lâcha simplement Susano pour toute réponse. Et faisant un signe de tête à ses hommes, elle ouvrit un nouveau portail, laissant les Archers de fer l'y précéder. Avant de le traverser à son tour, une fois le dernier de ses hommes passé, elle s'adressa à Rupie, au cas ou. "Toi, tu reste ici. Ta place est avec les tiennes. Et je ne souffrirais pas qu'on m'accuse d'être moi-même ceux que je suis venue traquer."

Sur ces paroles, elle franchit le portail qui se referma.

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Adirion, le large Adorian chargé de surveiller le grand parleur, répondit à ses questions par un sourire en coin.

"Bonnes questions, l'ami. Très bonnes questions."

Il redressa ensuite les manches de son uniforme. A gauche, une série d'écailles recouvrait tout le dos son avant-bras tandis qu'à droite, de terribles cicatrices témoignaient du jour ou leurs jumelles avaient été arrachées.

"Ce que je sais, c'est que c'est pas un portail, magique ou technologique, qui a fait de moi un homme libre. C'est un gars en armure noire avec une tête de tueur qui a débarqué dans la mine ou j'étais enfermé en tuant tous ceux qui défendaient l'idée même de l'esclavage et en libérant ceux qui étaient enchaînés. Et devine quoi ? C'était principalement des humains, les gardes-chiourmes. C'était y a 20 ans, mais il m'arrive encore de revivre certains de ces moments quand je pionce. Et je ferais ce qu'il faut pour que ça n'arrive pas à d'..."

Il fut interrompu quand un nouveau portail s'ouvrit près d'eux. De l'autre côté, la cale clairement distinguable du "Skyrender" et Susano qui leur faisait un signe très spécifique.

"Que ... ? Bon." Réagit Adirion, un peu interloqué. "Unité, on rentre. Mission annulée !
-QUOI ??!" Explosa Ljohne. "Mais... et mes semblables !
-T'est sourde ou bien ?" Répondit lentement l'archer qui faisait une tête de plus que la viera en la toisant. "On. Rentre. Obéit aux ordres.
-Et celui-là ?" Demanda une autre Archère de fer, aux oreilles de chat... enfin, à l'oreille, vu que la gauche était coupée très à raz du crâne, en désignant le pirate.
"Si on reçoit l'ordre de repli, c'est que les habitantes de cette forêt estiment pouvoir s'en sortir seules. Alors tant pis, on a rien à faire de celui-là..."

Entraînant Ljohne, toujours réticente, à travers le portail, le chef de l'unité s'y engagea, suivi par le reste de son groupe. Tous tenaient l'humain bavard à l'oeil, mais aucun n'allait l'embarquer tant qu'il ne tentait rien.

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"Mais c'est de la folie !" S'écria Ljohne en courant dans les coursives vers le pont de commandement du vaisseau. "On est venus pour les aider et... !
-Chhhhhhht ! Tu vois pas qu'elle se concentre ?!"

Arrivée sur le pont, un des hommes de l'unité Taka l'interrompit alors que la kitsune vénérable, debout au milieu de la passerelle de commandement, semblait concentrer une grande quantité d'énergie-spectre. A quel usage, personne ne le savait à part elle-même. Un nouveau portail s'ouvrit devant le vaisseau, prêt à l'engloutir alors que les moteurs de propulsion démarraient. La viera était au bord des larmes. Ses soeurs, abandonnés à leur sort par ceux qu'elle avaient rejoins dans l'espoir de faire le bien de tous... Et les voilà qui cédaient le terrain presque sans avoir fourni le moindre effort. Abattue, elle vit le vaisseau franchir le portail...

... Vu de l'intérieur, un étrange rideau de pluie silencieuse semblait avoir recouvert le monde en lui donnant une teinte verdâtre et, en même temps, le décors semblait ne pas changé du tout.

"'Faut que tu apprenne le sens de l'expression 'Plan B', gamine." Expliqua Adirion en arrivant à son tour sur la passerelle. "En cas de résistance au niveau local, on abandonne l'opération au sol et on passe à la traque. Par chance, il a fallu qu'un des complices présumés se jette dans nos bras. Alors Susano l'a marqué avec ses pouvoirs. Elle pourrait le suivre à la trace n'importe ou. On va continuer à survoler la zone en invisible, caché par cet écran de camouflage qu'elle maintiens autour de nous et scanner la zone à la recherche de tout signe suspect. Si le gars qu'on a vu tout à l'heure quitte la zone, on le suivra si on a rien trouvé d'autre d'ici là."

Ljohne était privée de paroles. Cette retraite présumée, la rétention d'information, c'était juste pour endormir leur prisonnier et leur faire croire qu'il n'y avait plus d'obstacle pour les prendre au piège ? Bon, c'était tout de même faillible mais néanmoins ingénieux.

"C'est Havoc qui a conçu ce type de plan. Contre ceux qui savent trop bien se cacher, il faut parfois savoir les amener à croire qu'ils sont hors de danger pour les laisser nous guider à leur tanière. Hé, c'est pas pour rien que de nombreuses races l'ont appelé le 'Prédateur de l'Apex'."

Rassurée, la jeune viera se dirigea vers une des vitres qui donnaient vers l’extérieur, espérant pour ses semblables que le plan allait fonctionner.

Rupie n'hésita pas une seconde et se réfugia dans les bras de la guerrière viera, se sentant en sécurité, loin de ses hommes en leur faisant pas du tout confiance. La jeune viera suivit les deux de son village en regardant légèrement en arrière, en espérant qu'on ne fasse pas du mal à celles qui étaient restées sur place en craignant pour leur sécurité, sauf qu'elle savait, qu'elles étaient des combattantes aguerris donc il n'y avait aucun raison pour qu'elles ne reviennent pas.

« Soyez prudentes mes sœurs... »

C'est avec ses derniers mots, qu'elle rentra au village malgré son inquiétude et n'étant pas encore performante pour aider un peu plus ses sœurs.

Le pirate des cieux était un peu choqué par l'apparition du grand gaillard à ses côtés, qui lui racontait sa vie comme si c'était supposé l'intéresser. Ah, donc ils jouaient aux héros, c'est ça? Et on devait supposer que tous les humains étaient des esclavagistes, peut-être? Il détourna la tête, se retenant de toute force pour ne pas lui soupirer à la figure lorsqu'il lui parla de ses flashbacks, même si oui, bon, le traumatisme, c'est un sujet grave et sérieux, et il faut en parler, c'est juste que c'était pas le bon mec, hein. Sa mission, c'était de trouver le repère de cet imbécile de Patrick pour aller libérer sa « marchandise », pas de se faire de nouveaux amis.

Heureusement, cette histoire fut coupée court par la kitsune qui était déjà de retour, et apparemment, ils quittaient tous. Stupéfait, Balthier les regarda faire, sans rien dire, complètement paralysé par la surprise. Il tourna la tête vers la Viera une fois, alors qu'elle passait à côté de lui, mais ne dit absolument rien, ne bougea pas du tout.

Quoi? Mais? Quoi? Mais qu'est-ce qui s'est passé? Que? C'était... c'était pas logique! C'était un piège? Le pirate tâta son corps, fouillant tout repli dans ses vêtements. Il ne voyait rien. Il ne détectait rien. Pourquoi sont-ils partis comme ça? Putain, mais il trouvait rien! C'était quoi ça, ça ne faisait aucun sens!

Tant pis, il devait retrouver Fran. Elle devait toujours être sa priorité numéro un.

Heureusement pour lui, elle le cherchait elle aussi, car elle était bien plus rapide que lui dans cet endroit.

― « Tout le monde est présent? » demanda-t-il aux Vieras, qui n'étaient pas reconnues pour être très émotives. « Bon, continuons notre plan. On doit prendre ce connard au piège, et ces idiots nous ont fait perdre assez de temps. Si on se dépêche pas, on va le perdre. »

Enfin débarrassées de ces... mercenaires, les Vieras purent enfin continuer le plan. Fran s'inquiétait néanmoins pour Balthier, et elle parti donc à sa recherche, au cas où ces hommes lui auraient fait de quoi. Heureusement, tout semblait s'être bien passé, et ils purent se remettre au plan en toute vitesse. En effet, ils faisaient affaire à un homme qui leur semblait très impatient et nerveux, et il ne faisait aucun doute qu'avec la présence de ces troupes, il devait être très tendu.

Cependant, lorsqu'ils rejoignirent enfin le chasseur, ils furent tous surpris de le voir heureux, avec sa propre proie : Rupie.

― « Bon boulot! Je commençais à désespérer, mais vous ne m'avez pas trahis. J'ai même réussi à en trouver une bien à mon goût, toute seule! Je crois que je vais la garder pour moi, elle me semble particulièrement alléchante... »

― « Tu fais ce que tu veux, c'est toi le chef. Et nous, on veut notre paie. » Balthier s'interposa haut et fort, coupant le monologue du gros pervers, avant que les autres Vieras ne se fâchent. Il pouvait déjà voir Fran se fâcher. Celle-ci fronça des sourcils, comme dans un grand effort de contrôle de soi, ses griffes s'enfonçant dans la paume de ses mains, et elle retrouva enfin son calme habituel.

― « Nous devons retourner au vaisseau au plus vite. La Forêt va nous suivre. »
― « Allez, mes belles, embarquez toutes! Il y a de la place pour tout le monde! » déclara théâtralement le pirate des cieux, encourageant les Vieras à monter sur le Strahl. Il tendit la main vers Rupie, afin qu'elle vienne vers lui, mais Patrick lui avait mis des chaînes et la tenait près de lui.

― « Vous n'avez pas attaché vos Vieras? »
― « ... Non. Elles sont venues de plein gré. Après tout, c'était notre plan; quelques Vieras seulement pour éviter les ennuis. Elles se sacrifient pour leur village. Et nous n'avons pas d'ennuis, n'est-ce pas? »
― « Ne sommes nous pas des gens de confiance? Nous avons rapportés beaucoup de femmes pour vous, » répliqua sèchement Fran. Patrick soupira.
― « D'accord, d'accord, oui elles embarquent par elles-mêmes, mais celle-ci, je la garde à mes côtés. »
― « ... Soit. »

Patrick poussa donc Rupie à l'intérieur du vaisseau, suivi de Fran et de Balthier, et ils décollèrent ainsi dans les cieux, dirigés par les instructions de Patrick vers son repère secret. Enfin, les deux pirates allaient enfin pouvoir passer à la dernière partie de leur plan et mettre fin au commerce illégal de ce bandit...

[Fin de la quête]

» Quête Annexe 092 : A la recherche de Viéras [Réussi]
» Quête annexe 033 : Recherche serveur/Serveuse (Pv Korbian)[Terminée]
» Quête Annexe 049 : Recherche du bikini parfait !( Pv Elvira) [Terminée]
» C'est "ça" les Ainés ? [avec Yuuki] [Quête annexe 104] (Terminée)
» Quête Annexe 067 : Recherche de la princesse de Thanalos et du mari disparu [Terminée]